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Et demain, après la crise : quel avenir pour l'artisanat ?


Brutale et globale, la crise du Covid-19 aura bouleversé nos habitudes de travail, de consommation, nos relations sociales... Et demain, après la crise ? Quel avenir envisageons-nous ? Quel avenir souhaitons-nous pour nous-mêmes et nos entreprises ? Ce sont les questions que nous avons posées à Alain Rousset, président de la Région et à Jean-Pierre Gros, président de la CRMA Nouvelle-Aquitaine, investis dès le premier jour aux côtés des artisans. [Propos recueillis pour le magazine Le monde des artisans ]




À gauche Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, à droite Jean-Pierre Gros, Président de la Chambre régionale de métiers et de l'artisanat de Nouvelle-Aquitaine
À gauche Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, à droite Jean-Pierre Gros, Président de la Chambre régionale de métiers et de l'artisanat de Nouvelle-Aquitaine

En quoi, suite à cette crise sanitaire sans précédent, les comportements des consommateurs pourraient-ils évoluer dans l’avenir ?

Alain Rousset : Vous avez raison, cette crise sanitaire est historique – comme le sont toutes les pandémies en leur temps. Et, comme toutes les crises de cette magnitude, elle agit comme un révélateur des failles et des fractures de notre époque. Or, qu’observons-nous ? À l’échelle mondiale, qu’un néo-libéralisme à outrance transforme des citoyens en consommateurs et détruit littéralement la planète. À l’échelle de notre pays, que ce centralisme si français inhibe les énergies et les initiatives des territoires, les dépossédant de véritables moyens d’action – et ce, d’autant plus en temps de crise. Ce que j’espère, c’est que nous nous considérions citoyens avant d’être consommateurs. La pandémie du Covid-19 peut favoriser cette prise de conscience nécessaire.

Jean-Pierre Gros : Sans précédent dans notre histoire contemporaine, la crise sanitaire frappe très durement et probablement durablement notre économie. Elle perturbe nos modes de vies, nous oblige à un questionnement personnel et nous place tous devant nos propres contra-dictions. Mais, à mon sens, plutôt qu’une révolution, nous irons vers une évolution des besoins, avec des tendances de consommation qui se confirment déjà : moins de frénésie dans les achats, le choix de la qualité, de la proximité, de l’origine des produits, du cadre de vie, de ses actes de mobilité… Les fondements de la production artisanale pourraient, en quelque sorte, s’imposer comme un modèle éthique et économique de référence.

Face à ces changements, comment l’offre des artisans va-t-elle, elle aussi, s’adapter et évoluer ?

Alain Rousset : Nous sommes face à une forme d’accélérateur de changement inédit, mais au fond les artisans s’adaptent au quotidien depuis très longtemps. Et nous savons tous que 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore mais qu’ils seront notre réalité de demain. Ce qui compte dans ce monde qui change très vite et qui est percuté par des événements violents, c’est à la fois notre capacité collective à accompagner les changements et le partage de références communes solides. Les artisans sont au centre des aspirations de proximité, de solidarités, de services de nos concitoyens au moment de cette crise. Les artisans sont au plus près des territoires, sur tous les métiers qui rendent possible la vie quotidienne. Si nous faisons ensemble les bons choix de société, les artisans sauront faire le reste ; j’ai confiance et ils savent pouvoir compter sur la Région.

Jean-Pierre Gros : Depuis toujours, les entreprises de notre secteur ont innové, se sont adaptées aux grandes mutations. Je sais pouvoir compter sur les coiffeurs, les réparateurs automobiles, les métiers d’art, les métiers alimentaires, du bâtiment ou encore de production… pour innover et s’adapter aux aspirations de consommation responsable. En complément à ces investissements et à ces efforts, l’artisanat demande la prise en compte globale de son écosystème et la mise en place des conditions de réussite nécessaires avec un environnement réglementaire moins sclérosant et plus équitable vis-à-vis des autres formes de distribution.

Selon vous, comment la formation professionnelle doit-elle évoluer et faire face à ses nouveaux défis ?

Alain Rousset : J’ai la conviction qu’il est nécessaire d’accroître le niveau de compétences et de qualification de nos concitoyens pour améliorer leur insertion sociale et leur vie professionnelle tout au long de la vie. Pour ce faire, nous disposons en Nouvelle-Aquitaine d’un dispositif de formation professionnelle solide. Nous le développons depuis de nombreuses années avec les professionnels et le faisons évoluer sans cesse par des investissements massifs de la Région. L’apprentissage y occupe une place centrale car c’est pour moi la modalité de formation professionnelle la plus adaptée aux savoir-faire pratiques, des plus simples au plus complexe. Notre partenariat avec la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat y tient une place centrale car la majorité des apprentis en Nouvelle-Aquitaine sont formés par les artisans et dans de très petites entreprises. Quand bien même le législateur a retiré la compétence sur l’apprentissage aux Régions, ce qui est une erreur, j’ai souhaité que la Nouvelle-Aquitaine propose une politique volontariste aux professionnels pour laquelle le réseau de l’artisanat a été l’un des tout premiers contributeurs. Cette politique volontaire pour l’apprentissage est aujourd’hui en place. L’enjeu pour répondre aux besoins de demain est double : il y a celui de l’orientation choisie des publics les plus jeunes vers les métiers et la voie professionnelle, et celui de l’accompagnement à leur insertion au premier emploi dans un contexte qui va être difficile pour l’économie et l’emploi. La Région y travaille avec les professionnels. Elle a créé pour cela une direction de l’orientation et nous disposons de l’agence Cap Métiers Nouvelle-Aquitaine créée il y a un plus de dix ans. Nous devrons continuer à innover tous ensemble, à partir des besoins des professionnels et des territoires, en dialogue avec le système éducatif mais aussi les familles, et ceci, dès le collège pour créer les vocations dont notre pays a besoin.

Jean-Pierre Gros : Depuis la mi-mars, l’ensemble de nos jeunes apprentis peut suivre une formation dématérialisée et ce, à l’échelle de la région. Le réseau des métiers et de ses CFA doit intégrer ces nouveaux modes pédagogiques, engager cette transformation indispensable et construire des accompagnements individuels pour aider les projets innovants et les reconversions professionnelles. Cependant, la récente loi sur la formation professionnelle fait craindre à nos CFA de ne pouvoir maintenir une offre de long terme et d’être financièrement contraints par des sous-effectifs liés à la crise. La volonté nous l’avons, l’ambition nous la portons, nous avons maintenant besoin de la puissance publique pour engager la réussite collective. Dans un passé récent, cette puissance publique était régionale, et ne nous a jamais fait défaut. Nous savons désormais pouvoir compter sur sa nouvelle compétence de l’orientation, avec le secret espoir que cela soit suffisant.  

Enfin, pensez-vous que le travail, lui-même directement impacté par la crise, doit-être repensé ?

Alain Rousset : C’est une évidence. Le Conseil régional que je préside milite activement pour une évolution du travail depuis des années, par exemple à travers notre feuille de route « Néo Terra » qui systématise la transition énergétique, agricole et écologique pour toutes les activités de la Région. Le rapport au télétravail, notamment, doit être considéré plus sérieusement – et ce, d’autant plus qu’il est un formidable facteur d’aménagement du territoire. Dans l’entreprise, comme dans la vie, tout nous pousse vers plus de local, plus d’humain et plus de sens. La crise pandémique n’a fait qu’accélérer cette prise de conscience. À nous, élus comme citoyens, entrepreneurs comme artisans, d’en faire une réalité concrète.

Jean-Pierre Gros : La crise sanitaire subite permet de confirmer la force et l’agilité du réseau des CMA de Nouvelle-Aquitaine qui s’est fortement mobilisé auprès des entreprises artisanales. Grâce à la transformation numérique engagée ces dernières années, trois jours auront suffi pour radicalement changer notre modèle de fonctionnement, maintenir à distance le service aux artisans, poursuivre notre mission de service public. L’avenir ne sera plus comme avant pour l’artisanat. L’innovation numérique, la communication, la commercialisation à distance seront inscrits durablement dans nos modes d’échange avec les consommateurs. L’action de notre réseau, à proximité des branches professionnelles se doit d’apporter les réponses à l’ensemble des 140 000 entreprises artisanales de Nouvelle-Aquitaine, parfois de façon collective, et majoritairement de façon individuelle.

Article à retrouver sur https://www.lemondedesartisans.fr/




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