La valorisation d’une transmission des gestes depuis cinq générations
L’entreprise, créée en 1887 par l’arrière grand-père de Peio, Eusebio Gonzalez, est la seule héritière des savoir-faire artisanaux traditionnels du chistera en France. Aujourd’hui, chose rare, la 3e, 4e et 5e génération travaillent encore ensemble dans l’atelier angloy.
Le label EPV est attribué à des entreprises qui détiennent des savoir-faire qui ne sont souvent pas accessibles par les voies de formation normales mais par celles dispensées par l’entreprise elle-même. C’est le cas pour la fabrication des chisteras. Même si certaines étapes font appel à des savoir-faire enseignés dans les écoles (vannerie et sellerie), ces techniques ne permettent pas à elles seules d’être opérationnel. Il faut compter environ une dizaine d’années d’apprentissage avant de pouvoir fabriquer un gant.
Leurs savoir-faire reconnus d’exception par l’État
Le label EPV récompense les savoir-faire rares et d’excellence. Seulement 1 000 entreprisesont obtenu ce label d’État à travers la France, depuis sa création en 2006. Peio Gonzalez a déposé sa candidature en début d’année. Le dossier est composé d’unedizaine de pages et détaille les savoir-faire détenus par l’entreprise. Il avait entendu parler du label suite une à une exposition organisée au Musée Basque l’an dernier intitulée « savoir-faire d’Excellence » et s’était ensuite rapproché de plusieurs entreprises labellisées pour en savoir plus. Suite à sa candidature, il a fait l’objet d’un audit avec visite de représentants des institutions locales (chambre de métiers et Direccte) et d’un expert venu spécialement de Paris. Puis,son dossier a été soumis à une commission à Paris. Un processus long mais qui en valait la peine puisque la bonne nouvelle est arrivée ce mois-ci par courrier. Les chisteras Gonzalez entrent donc dans le cercle prestigieux des EPV : seuls 30% des dossiers présentés sont labellisés.
Une fabrication artisanale et sur-mesure, de haute technicité
Le label EPV valorise la mise en oeuvre d’un savoir-faire rare reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou/et de haute technicité. Toutes les étapes de fabrication d’un chistera sont réalisées à la main et suivant les savoir-faire traditionnels qui ont été transmis dans cette famille. Les gestes de base sont les mêmes que ceux réalisés par les premiers créateurs de chisteras. Un chistera est très difficile à confectionner car il faut tenir compte de tous les critères dujoueur. En effet, les chisteras sont des instruments faits sur mesure, donc uniques : la taille, le poids, la courbure et le gant doivent être adaptés au joueur qui l’utilise.
Une dynamique locale bien engagée
Dans son processus de labellisation, l’entreprise a été aidée par l’association des EPV du Pays Basque, des Landes et du Béarn ainsi que par la Chambre des Métiers des Pyrénées-Atlantiques. Ces deux entités oeuvrent, avec également la CCI Bayonne Pays Basque et Pau Béarn, à faire connaître le label et aident les entreprises locales à réaliser leur dossier de candidature. Ces initiatives sont soutenues par la Région qui tient à valoriser les savoir-faire du territoire.
En début d’année, une autre entreprise Aéro Mécanic’s, spécialisée dans la maintenance aéronautique et basée à Anglet et Bayonne, a également reçu le précieux label.
Le Pays Basque compte une quinzaine d’entreprises labellisées dont les poteries Goicoechea, le confiseur Pariès, la maroquinerie Laffargue, la sellerie Voltaire ou encore les makhilas Ainciart Bergara. Elles proposent des visites d’entreprise et renouvelleront leur présence au Musée Basque de Bayonne en mai prochain.
Pour toute question sur le label EPV, votre contact Métiers d'Art à la CMA64 :
Myriam ALLEIN Tél. 05 59 98 91 03 ou contacter par mail