Les projets de reconversion à l'épreuve de la crise

La crise sanitaire a interféré avec les projets de reconversion professionnelle des salariés. Comment ont-ils composé avec ce contexte ? Qu'en est-il en particulier des ouvriers et des employés, notamment les catégories les moins qualifiées ? Le volet qualitatif de l'enquête Impact, réalisée par le Céreq en 2021, met en lumière les effets de la crise selon le stade d'avancement des projets de reconversion. Entre renoncer et poursuivre coûte que coûte, l'étude du Céreq parue en septembre 2022 analyse les façons de penser et conduire son projet de changement professionnel en temps de crise.
La crise sanitaire a profondément affecté le monde du travail depuis mars 2020. Les restructurations et les changements organisationnels, accélérés par la crise, ont pu entraîner des départs subis, mais également une instabilité dans les situations d’emploi. Les répercussions déjà à l'œuvre ou à venir sur les trajectoires individuelles ravivent les problématiques de reconversions professionnelles, notamment pour les publics les moins qualifiés. Ces salariés, plus fréquemment en contrats précaires, sont en effet plus que les autres soumis au risque d’un départ contraint et moins satisfaits de leur situation professionnelle. Ils accèdent moins à la formation, et ont plus de difficultés à réaliser leur projet de reconversion.
Selon le volet statistique de l’enquête, 17 % des salariés projetaient de changer de métier en 2020-2021, 23 % de changer d’entreprise, les deux allant de pair pour plus de 70 % d’entre eux. De plus, 40 % des salariés projetaient de se former. Pour près des deux-tiers des salariés ayant un projet plus ou moins défini, la crise a eu des effets, plus souvent négatifs que favorables. 
L’enquête a conduit à identifier quatre situation-types quant aux effets du contexte de crise sur les processus de reconversion : un frein du projet, son report, l’opportunité de sa mise en œuvre et enfin la poursuite du processus.

Source : Céreq Bref n° 427 - Septembre 2022